journée, ou rêve, je ne sais plus


2015-0622_01038
journée, ou rêve, je ne sais plus.
pas sorti. j’ai reposé mon corps sur la fourrure synthétique pendant une bonne partie de la journée. j’ai exécuté avec brio une seule chose : négliger d’appeler quelqu’un. je ne parlerai à personne aujourd’hui, j’ai décidé. je ne ferai que tordre des bribes de pensée comme des poupées qu’on écartèle.
excellente surprise d’une découverte de placard : des légumes sous-vide, d’une couleur de chairs molles dans leur plastique à l’abandon, se sont révélés à la fois souples et fondants, une fois sortis de leur gaine.
sur le lit face au plafond, j’ai échafaudé plusieurs strates d’un raisonnement (nota : sans intérêt particulier), le poussant dans ses retranchements jusqu’à ce qu’il s’écroule de lui-même.
c’est trop fatiguant de chercher les choses en soi, on ne trouve jamais rien dans ce bordel. tout est vague et horizontal.

j’aime qu’une musique, quelque part, tourne pour rien, et cela pendant des heures, sans que personne ne l’écoute, mise en repeat. j’y trouve un plaisir particulier ; c’est comme si je torturais doucement le silence qui m’en fait voir toujours de plus belles.

puis, un murmure :

de profil dans le miroir
face à la fenêtre noire
j’écoute une chanson constituée du seul mot « girl »

je suis si fatigué
mais dans ce refus du sommeil
— très peu de moyens pour un maximum d’effets —
j’attends la visite de tous les temps passés

comme le regard est sérieux, de face, dans le miroir ;
sous ta langue est caché un ressac sorcier
qui te fait toujours dire : « Jamais ! »