à l’heure de fermer cette porte
je prends une dernière respiration de l’air d’ici
les grands blocs d’immeubles comme ils étaient laids et comme je vous aimais
par le ventre
par les tangos de sous-sol
ceux des seize ans qu’on continue d’avoir toujours
en dépit de tous les poids
l’arrachement de quitter quelque chose,
on ne pense pas à ce qu’on trouvera ailleurs,
rassemblés, en un instant, ce n’est pas une pensée, mais une brèche dans le cœur
tous les souvenirs de café
réunis en un seul souffle
les rires derrière la buée,
la douce pente du dos de ta main
je n’ose pas relever les yeux vers ton visage
au point de contact nous risquons, cette fois-ci, de pleurer,
dans le trop-tard
est-ce à tant danser, sur le carrelage fendu, qu’on s’est perdus de vue ?