(brouillon)
à la place de [autre chose], écrire quelques mots en vitesse parce que la faim ou la lassitude (d’une seule journée, d’une heure précise et passante), juste pour rattraper… comment se dit « rattraper » dans chaque langue que je ne connais, pas, tout ce que j'(e r)attrape ce sont ces trains de songe, langes désenvoûtés,
j’ai rêvé, cela me revient, d’une robe compliquée où tout ne tenait que par la main longue et fine (d’une femme sans visage) retenant en un point précis tout l’écheveau compliqué des fils, des tissages et textiles, qui aboutissaient donc tous à ce point précis sous l’index appuyant légèrement (à peu près au niveau du coeur, de ce genre de pression légère qui fait monter un peu le sang à la surface) (et où ne désire que l’aiguille)
si l’index avait abandonné un instant ce noeud (où rien n’était noué, seulement tenu), tout se serait défait du vêtement de cette femme sans visage
et pourquoi ne pas voir tout, c’est-à-dire en premier lieu la musique, comme cette chose, tenue par à peu près rien mais quand même retenue
ou bien ces tableaux de couleurs assemblées, vives, personnages de dos dans des couloirs et des intérieurs dérobés, chaque couleur se taisant à la place de l’autre (couleur, personnage) (l’autre personnage, le personnage invisible, vu seulement pas le personnage visible (visible mais masqué, de dos, cherchant à sortir de la pièce par la coulisse (qui sans doute n’existe pas (le drame des tableaux))))
(dans l’exposition les gens se pressaient devant les tableaux, je ne pouvais jamais en voir un seul en entier, dans sa globalité, j’agrégeais les pans accessibles à mon oeil de différentes oeuvres, selon un collage dans l’espace (par voisinage sur les cimaises ou par mouvements rapides de l’oeil à travers la salle ovale de l’exposition, grouillante de monde)
(à reprendre, moins vite, au trot, à suivre, donc)
(cumatium cimaise / échine du chapiteau ionique)