on dit ça comment, dans quelle langue. ce soin brutal. on ne veut pas que la musique cesse, que ça ferme. je préfère renverser les tables. si tu préfères te réfugier dans les bras de l’inconnu. quelqu’un s’est barricadé aux toilettes. qui reste immobile, de profil, hors des questions du miroir. des gens parlent à travers la cloison, en battements sonores. amours de carrelages. et moi là seul sous les facettes. je n’avais plus, depuis de longues années, je n’avais plus pensé à cette personne. qui vient d’entrer, de passer la porte à l’heure pourtant de la fermeture. et me dévisage fièrement, me disant, « te voilà enfin ». je sais qu’on a envie de parler, de pleurer, sous les barricades. aucun repentir. pas de prétexte. même nu. on avance l’un vers l’autre et déjà nos ombres se touchent. je m’étais évanoui la première fois, chez toi, souviens-toi. — je sais, je sais tout, puisque je me souviens. tu es saoul. viens.
comme les bras peuvent vous manquer parfois. ainsi que marcher longtemps le long d’un quai, la nuit, en parlant. tous ces pas grand chose. qu’on peut regretter. une vie entière. je n’avais même pas une photo de toi. je n’avais plus que le souvenir de cette chanson russe. et de nuits non couchées. viens mon hiver, je t’accompagne. allons fumer ensemble en regardant la braise, sous la pudeur des arches. et ces mille vernis sur nos visages-soupçons. on appelait ça les ambres. prête-moi tes yeux fermés, la douceur des regrets. que toute cette attention est violente. je suis d’accord pour changer de tout, d’emballage. j’aime toujours l’indélicatesse de tes regards. que je retrouve les lendemains, intacts. balais qui me ramassent in extremis.