Le Jour du désespoir (notes)


C’est le « tombeau » du poète Camilo Castelo Branco. Le cinéaste relate les derniers jours de son existence, dans la maison même de l’écrivain.
L’audace et la liberté de ce film, sous des dehors « sages », sont incroyables.
Je m’en souvenais comme d’un film tout de bois, où les planchers craquent, où les arbres vivent une vie de mystère oscillant.
Les acteurs y sont à la fois eux-mêmes et les personnages, enjambant les époques sans frontière ni transition, dans la plus grande plasticité.
Force d’incarnation des objets par le regard du cinéaste, son insistance.
Tel portrait, telle gravure de Gustave Doré s’animent, pendant que les personnages, eux, vont vers leur fin. Les natures mortes prennent et empruntent vies.
Tout grand film est probablement profondément matérialiste, observe-t-on peut-être ici. Tout en s’affranchissant du réalisme.
Le caractère romantique du film, des personnages, s’accompagne d’une tonalité gothique puissante.

C’est presque étouffant d’émotion et d’effroi que le coeur se contracte à la fin du film.