le cahier des décembres


Le cahier des décembres. Des désespoirs accompagnés de joie. Moins de ces journées qui s’effacent toutes seules. Encore plus de matins, d’après-midi, de soirs. Où mes yeux se posent, choisir mieux ce rebord. Le moteur deux temps de la frustration. Le terrassement, et puis l’énergie inattendue du détachement. Pensée-moteur. Ce qu’on appelle une « vision de l’existence ». Je me détourne de ma propre attention, je cherche le moyen de tuer l’attente, je parle de moi en sous-vide. Les phrases, les mots, étaient des feux-avant, désormais aussi des feux-arrière.
Traverser la langue en dehors des clous.
Je pense au prisme de silence, d’une extrême finesse, qui se loge au centre de l’écoute, de l’oubli, de l’absence, de la parole. J’aime lui tourner autour, sentir son énergie pulsée. Ce sont des influx semi-muets qui se manifestent, perçant le corps de l’atmosphère. Et c’est dans cette brèche qu’une brusque lucidité se pose comme une main fraîche sur le visage, sur le regard.

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