20160610 perfect kiss


je m’éveille et je commence à rêver.
comment la forme petite devient plus grande qu’elle-même, tragique à sa façon ? quel est le secret du charme ? des questions comme d’un parfait baiser.
mes meilleurs moments sont des dixièmes de seconde d’intuition qui échappent à la parole et qui me prennent par surprise : lyrique, prêt à partir. mais la seconde d’après qui s’éternise, j’ai le bec cloué, les genoux au sol. il me semble qu’on va m’enchaîner les poignets ou me faire un procès. la raison : à force de mentir sur mon âge, je ne sais réellement plus quel est mon âge. une certaine idée de la vitesse : aller plus vite que les années. une certaine idée de la vitesse : quand la pluie ou les larmes se transforment en armes, en pierre, en roman.

poème sans soirée de nouvel an


entortillant le fil des pensées ou du téléphone
s’ennuyant aux onze coups de onze heures
des soirées à détester d’avance
à rêver de taxis disponibles
pendant ce temps, une jeune femme va bientôt descendre du Paris-Nice
et embrasser des inconnus dans la rue
c’est un autoportrait qu’elle m’a fait dans un message
je me demande si ce n’est pas un rendez-vous masqué
il faut tout laisser jouer
de deux choses l’une, la troisième
embrassez qui vous trouverez
retrouver dans la rue le rougeoiement d’une joue
sur la voie de disparition perpétuelle
lutte croisée de deux jambes en cônes
et bas sans visage
agenouillé devant des pierres angulaires
pourquoi toujours imaginer des trucs sans fin
en longues et interminables détresses
triangle noir
geste d’invite à écarter les réticences