20170131


en ces temps de sur exposition, de sur représentation, de sur production, il faudrait plus que jamais être sous exposé, rare, silencieux, sibyllin. c’est infernal cette recherche d’écoute ou de notoriété, qui contamine même le plus rétif. problématique de l’époque. à laquelle il m’arrive de penser trop. c’est une autre sorte de refus du présent, quel qu’il soit.
oui car il faut que chaque présent, même pauvre ou misérable, soit accueilli comme il se doit, comme un roi.

pseudo patience


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il me semblait que j’étais absent, très absent. mais ce n’était pas tout. je regardais les choses. je n’étais pas absent, mais je me mettais à la hauteur, à la fréquence de l’absence des choses. à leur niveau de « présence en quelque sorte ». quelque chose me disait d’être patient. j’avais ce pseudo, ‘patience’, il y a longtemps. je me sentais un peu comme un mur, il y avait des phrases diverses qui s’écrivaient sur moi. des phrases de laboratoire. je regardais le matin arriver. les mots parfois aussi, parallèles à la lumière. je me laissais remplir à moitié, laissant l’autre moitié en repos. j’avais envie de regarder le monde à travers un verre de ce que tu veux. j’avais envie d’écouter l’album en entier, comme on faisait avant. j’imaginais que j’allais ouvrir la porte, sans que personne n’ait frappé, et qu’un homme d’un siècle précédent, gris et courtois, m’attendrait derrière, me saluerait en soulevant son chapeau et en murmurant: « bien aimable… ». tout en restant là sans rien faire. mon œil était attiré par la lumière reflétée par les couverts en inox, dans ces petits restaurants où j’allais regarder et manger. je me couchais trop tard. parfois le sommeil me surprenait aux moments les moins attendus. après-midi de sommeil et de stase. je m’hypnotisais je ne sais trop comment mais ça marchait. mais le plus souvent, je ne sortais pas. ou bien je sortais pour sentir des parfums passer la rue. d’autres choses encore. j’attendais le jour pour me coucher, comme si j’avais moi-même été la nuit.