Le vide
Le retour comme quelque chose d’un vide, un moment de recueillement, où retrouver la bonne place entre l’éloignement et le rapprochement sans cesse la tirant l’un et l’autre ; Anna est donc cette fois immobile, assise dans le train qui l’emporte vers Paris, vers chez elle ; pas un regard vers la fenêtre, absence de tout prochain ;
attention flottante comme la nôtre à un moment où les distances se creusent toujours plus ;
elle doit parfois gommer en elle, regard voilé, les aspérités rencontrées, retrouver un sol ; et conserver l’empreinte des gens rencontrés, de ce qu’ils portent eux-mêmes ;
pour qu’ils ne deviennent pas eux aussi des disparus
ainsi le voyage ne dure qu’un instant.