20170123 électro-ménager blues détraqué


des procès honteux faits à, des révélations inattendues, des règlements de comptes en série, du porno bio. il manque chaque matin la parole des écrivains. on n’en a pas fini avec l’excès de simplification. tu branches la cafetière et voilà qu’elle se met elle aussi à éructer comme si elle était sur un réseau social quelconque. ce qui était un lieu à part, un lieu de création et d’étonnement est devenu sur lequel il faut vomir à l’entrée.
il n’y a pas toujours une parole prête à répondre à un discours, c’est le problème que je remarque.

qui s’occupe de moi aujourd’hui, qui vient me nourrir, me chercher. qui vient me laisser aujourd’hui. je veux lire, je veux regarder par la fenêtre, je veux le minimal cold electro wave pour laver les plaies silencieuses. please no messages, no todo at all. voilà qu’on me demande d’exister, par ci et par là. je ne suis pas un four à micro-ondes dont on appuie le bouton boost sur quelque trente secondes. mais je veux bien trente secondes d’éternité par jour. je peux décider d’aller retrouver le cercle de l’enfer des hypermarchés, de tirer à la carabine sur le lac. rien ne m’est conseillé au téléphone lorsqu’on me démarche. c’est pourtant l’heure à laquelle je ne devrais pas être chez moi, à caracoler brillamment de main à main. pendant que vous regardez les statistiques, ou les vidéos de distraction qu’on aura postées pour vous, pour vous éloigner de vous.