20160723


retourner bien vite au vrai travail. c’est-à-dire arracher méticuleusement les pétales de la fleur. ok tu as raté des jours, tu as simplement survécu au banal, au tragique de l’éloignement, à la violence qui fait les yeux doux. chaque réveil de cette quinzaine fut une dispense d’aimer, une excuse à ne pas être soi. mais dans la machine de mon corps, dans l’invisible monocorde en parallèle de l’enfouissement du soi, une sorte d’indocilité se nourrissait de mes propres failles et grandissait, pas encore fière mais humide de promesses, de gifles à gants blancs sur mes renoncements.
cette sorte de sève coulait en mes bras, visible à travers mes veines translucides. je demeurais ignoré de tous, c’était une raison de désespoir et une armure de nuits des temps, une condition nécessaire et vitale.
je voulais me déposséder des faims ordinaires. j’étais chez moi comprimé par les heures, véritable tyrannie que j’observais tout en me l’infligeant.
m’ennuyant terriblement, avec une intensité encore jamais atteinte, m’ennuyant de quelque chose que j’ignore, et qui me met hors de moi.