Je sors dans l’après-midi, et cette brève escapade m’épuise. Le beau temps, le changement de saison, l’inaccomplissement. Brasseries dépitées. Du beau monde décrépit qui s’observe. J’ai une sorte de douleur métaphysique à la cuisse, l’impression qu’il fait 40 degrés mais avec un vent froid qui s’insinue pourtant, je n’aime pas du tout ce silence de façades sur le boulevard, j’ai envie de prendre la fuite. C’est le genre de journée où si vous commandez un café, l’on vous porte un verre de vin. Alors je commande un verre de vin. Puis directement un troisième. La ville a l’air de vouloir se faire détester. J’observe deux anciennes stars se prendre dans les bras, se féliciter de leurs comebacks sans prêter attention à la gêne des anonymes aux regards de télécommande ; j’ai déjà pris la fuite.