enregistré de nuit


Drame de pieds nus qui glissent sur le bleu tapis des nuits.
La machinerie d’ascenseur, à quatre heures du matin, a quelque chose à me dire, à la nuit désolée. Je vais sur le palier, j’entre dans l’ascenseur, pour me regarder dans le miroir car chez moi je n’en ai pas d’aussi vaste. À cette heure, j’ai parfois besoin de me prouver que j’existe vraiment, c’est le moyen que j’ai trouvé, je vais prendre l’ascenseur et son miroir.
Dans la descente, c’est le visage du doute, de la décomposition. Puis je remonte. Une sorte d’euphorie, retenue, mais palpable. Maintenant j’aurais aussi besoin d’un métronome, d’une pendule, enfin un truc où l’on entend le temps cogner sur du bois, un truc qui amplifie le cœur, qui l’agent double.
Rêve de trois minutes dicté sur le téléphone. Un musée de chambres à coucher que je visite, la vue troublée par une mèche de cheveu enfilée dans la paupière. Sauter dans le rêve, car, et bien, c’est une journée qui commence.
En tête, des génériques, des génériques, comme des rêves synthétisés.