J’énumère les restes, je les accommode. Des patches. Compter les jours d’absence aux fenêtres. Il y a des temps qui restent dans la glissière, je fais les distributeurs, les machines à sous, pour récupérer un peu de monnaie de temps. Chaque jour, dans tout qu’on me dit, je pense qu’il doit bien y avoir un truc avec sens caché, une vérité capitale et masquée. Je vais bien en trouver un morceau. C’est un peu comme plonger le bras à travers la gueule jusque dans les entrailles d’un poisson ruisselant. C’est à la fois dégueulasse et très beau, brillant comme cette peau d’argent. Les paroles ordinaires qui ouvrent des coffres en argent. Ordinaire, comme l’étaient les croissants quand ils étaient extraordinaires. D’heures en heures, il y a parfois quelques secondes qui nous sauvent. Un peu plus aiguës, musicales. Je passe tout au rattrapage. Ces journées bénies où l’on ne répond à aucun questionnaire. Des jambes qui n’appartiennent à personne, sur des corps qui fuient dans les coins. Temps d’avance dont je ne fais rien. Soupirs de malaise à l’adresse mal définie, bancales collections de mélatonine.