des sons de draps, de mousse, des frottements. de calmes ébats de rue. je ne vois rien, le rideau est fermé. ça se passe derrière la fenêtre. de lents écoulements d’eau. un monde en train de se transformer, de se diluer. dimanche cher vieux vampire. des rubans de lumière dessinés par les phares s’écoulent en presque silence. je me suis toujours demandé où les voitures, le dimanche soir. dont seules mes rêveries indolentes, ininterrompues, parviennent à recréer des parcelles de réalité ; c’est à dire à tracer le plan d’un territoire incompris. des téléphones qui ne sonnent plus, des grandes orgues, qui se taisent, probablement obstruées par un peu de muscle, de viande, dans les tuyaux. chaque heure qui vient semble retarder le jour, attiser le jouir. il me faut cligner plus souvent car la vue se brouille, se divise. d’autres antennes se passent le relais. j’absorbe toutes ces sortes de signaux, et je saurai alors te reproduire, d’autres soirs.
j’aime murmurer faiblement un mot inconnu, j’aime sur le mur le défilé d’autres yeux, et l’euphorie de trois heures du matin.