je rôde et progressivement ajoute des mots autour d’elle recomposant (plusieurs versions)
le bruit de fond de la nuit dont j’ai besoin et qui me dilue vitres fermées vitres froissées
le vieux fond de la nuit moi au jour'nuit parcours dévasté de néon et qui me mouille vers celledes gestes de solitude en pleine foule immerge universelle
le vieux fond de la nuit aussi en plein jour effroi sans couleurs moi au jour'nuit parcours dévasté de néons vers celle la ronde d'ennui oh qu’une seule (main) écrive pour moi les événements et les successions, cette transmutation lente abrasivebleu intense et uni fétiche des gestes de solitude en pleine foule immerge universelle c'est elle sait-elle
forme introuvable heureusement quelques lumières ont atteint mon œil pour le caresser le bleu intense, uni, de ce camion arrêté au feu pendant quelques secondes. tout semble frigorifié et manquant d’air objet lâché d'une fenêtre haute, ou de celle d'une voiture roulant trop vite sur l'autoroute quand finiras-tu enfin de tomber? éon regrettera longtemps ces paroles ou gestes qui brisent morceaux indénombrables gestes de solitude en pleine foule. plus tard existe encore seul est assis un grand silence autour de moi c’est ce que je respire, ce grand silence, là. précis comme un anneau d'or. je remarque, puis écoute un bruit très léger, à peine perceptible ? ma propre respiration. je décide de la suivre comme si c’était la seule preuve et que je devais la faire parler être, ce visage dans la voiture de très longtemps. isolé et perméable, retiré, qui ne veut plus rien savoir, ce soir, bourdonner, seulement, sur les avenues muettes, désarticulées.